Alexandre Mitchell : archéologie, traduction scientifique et littérature
Né à Oxford, Alexandre Mitchell a étudié les lettres et l’archéologie, du DEUG au DEA, à la Faculté des sciences historiques de Strasbourg. L’archéologie est au cœur de ses trois carrières : scientifique, professionnelle et littéraire.
Parfaitement bilingue et chercheur en archéologie, Alexandre Mitchell a créé sa société, Expressum Limited, pour proposer des services que peu de personnes peuvent offrir : la traduction de textes scientifiques en archéologie, philologie et histoire, du français vers l’anglais. « J’ai constaté un réel besoin dans la communauté universitaire francophone : celui de traduire des résultats scientifiques d’une manière précise et sans en dénaturer le propos. Le seul moyen de disséminer la recherche aujourd’hui, c’est l’anglais. On ne peut échapper à cela…». Il traduit lui-même, mais il fait aussi appel à des collaborateurs externes et devient alors chef de projet. Il s’agit d’articles dans des revues scientifiques, de textes de conférences, de sites internet, de livres. « Je me souviens d’un texte, que j’ai corrigé et traduit, sur la peste dans l’antiquité. C’était absolument fascinant. Ce qui est fantastique avec ce métier, c’est que je ne cesse jamais d’apprendre, je reste au fait des recherches » dit-il.
L’humour dans l’antiquité grecque
Alexandre Mitchell a été enseignant-chercheur à Oxford, Reading et Londres, avant de fonder sa société. « Mais je n’avais jamais suffisamment de temps pour mes recherches, accaparé par les tâches administratives et l’enseignement. Le jour où j’ai quitté ce monde, j’ai commencé à avoir le temps pour publier, donner des conférences » explique-t-il. Aujourd’hui, il est chercheur honoraire associé à l’Université d’Oxford et collaborateur scientifique à celle de Fribourg (Suisse). Il s’intéresse à l’humour dans l’antiquité grecque, en particulier aux caricatures et peintures représentées sur les vases. Il en a tiré un livre Greek vase painting and the origins of visual humour, publié en 2009 par la prestigieuse Cambridge University Press. Il s’intéresse aussi à l’histoire de la médecine, à la manière dont on représentait certaines maladies dans l’antiquité. Son thème actuel est la réception des mythes et personnages de l’antiquité dans les dessins de presse du 20e siècle à nos jours.
Thriller mésopotamien
Comme si cela ne suffisait pas, il a aussi écrit un roman archéologique, The 13th tablet, un thriller inspiré des thèmes et mythes mésopotamiens qu’il a appris à la fac de Strasbourg. « Pour la première fois, je pouvais écrire sans notes de bas de page. C’était un réel plaisir. Trois choses m’ont toujours fasciné : l’écriture littéraire, la recherche scientifique et gagner ma vie ». Le premier tome d’une trilogie, dont il est en train d’écrire le deuxième.
Les « maîtres »
« Etudier à Strasbourg a été une époque formidable. J’ai tellement appris. J’aimais beaucoup les professeurs que j’avais, notamment Gérard Siebert, mon maître. Il m’a appris à écrire d’une manière élégante, précise et sans jargon. Mais aussi Laurent Pernot, en grec, Edmond Levy et Benoît Tock en histoire. C’étaient des pointures. Zemaryalaï Tarzi, un homme formidable, m’a enseigné le dessin archéologique, Dominique Beyer à regarder les objets » se remémore-t-il. Attaché à l’Université de Strasbourg, il s’est inscrit au réseau alumni pour garder un lien avec l’institution. « Si des chercheurs strasbourgeois ont besoin de mes services, je leur ferai un prix » sourit-il.
Stéphanie Robert
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