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Arnaud Hemmerle, docteur en physique : Physicien de la matière molle, bientôt à SOLEIL

Portraits

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29/06/2018

Depuis sa thèse à l'Institut Charles Sadron, Arnaud Hemmerle, jeune physicien formé à l'UFR de physique et ingénierie de Strasbourg de la licence 3 au doctorat, s'intéresse à la biophysique. Après deux post-docs, il rejoint le synchrotron de Paris comme « scientifique de ligne ».


C'est un physicien qui étudie la matière molle : « une science pluridisciplinaire qui s'intéresse à tout ce qui est facilement déformable : les matières biologiques (biophysique), les granulats (tas de sable), les polymères... C'est un domaine étendu, très riche et proche de la physique de la vie quotidienne, c'est ce qui me passionne. Regardez E=M6, la plupart des sujets y ont trait » explique-t-il. Il l'a découvert en thèse en 2010, sous la direction de Thierry Charitat, professeur à l'UFR de physique et ingénierie, qui l'avait déjà pris en stage de master 2 pour faire vibrer des gouttes de liquide et étudier leurs déformations. 


Adhésion des membranes cellulaires


En thèse, il était chargé d'étudier les effets des champs électriques sur les propriétés mécaniques de films de lipides, modèles expérimentaux des membranes de nos cellules. Il avait déjà recours aux rayons X d'un synchrotron pour ses analyses, celui de Grenoble. Arnaud Hemmerle aime l'excitation de la recherche, découvrir, « se poser les questions dont personne n'a la réponse avant vous », mais aussi le travail d'équipe et la transmission. Ses études lui ont apporté une grande culture scientifique : « elle donne de biens meilleurs chercheurs, curieux, très appréciés car capables de voir plus loin et de faire naître des idées novatrices, issues d'autres domaines. »


Après sa thèse, il enchaîne avec un post-doc à l'Institut Max Planck à Göttingen de 2013 à 2016, où il participe à la mise au point d'une roche artificielle comme modèle expérimental : ses paramètres sont contrôlables pour tester les hypothèses. Un deuxième post-doc le conduit au Centre interdisciplinaire de nanoscience de Marseille pour étudier l'effet de certaines protéines sur l'adhésion des cellules par l'observation au microscope des propriétés mécaniques de leur membrane. 


Synchrotron SOLEIL


Son nouveau poste, à partir de septembre 2018, s'inscrit dans cette lignée : il est recruté comme « scientifique de ligne » au SOLEIL, le synchrotron[1] de Paris. Il sera chargé d'apporter assistance aux scientifiques du monde entier qui viennent y réaliser leurs expériences, et de poursuivre ses travaux en biophysique sur l'adhésion des membranes cellulaires. Des recherches fondamentales qui ouvrent la voie à des avancées en médecine, cancérologie, et autres domaines. « C'est un retour aux sources » dit-il, car c'est un poste très proche de son sujet de thèse. 

Ce CDI met fin à la relative précarité de ses années de post-doc, des contrats très courts qui ne lui permettaient guère de se projeter dans l'avenir. Il conseille aux étudiants « de bien réfléchir avant d'entamer un post-doc et d'avoir un plan B, car si la thèse est de mieux en mieux reconnue dans le privé, le post-doc reste encore un marqueur de la recherche publique ». 


Propos recueillis par Stéphanie Robert



[1]    Le synchrotron est un accélérateur de particules qui permet l'analyse de la matière à différentes échelles (du micron à l’ ångström)

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