Hélène Lehmann, maître de conférences en droit pharmaceutique et de la santé, Université de Lille : Former les futures générations de pharmaciens
Hélène Lehmann, docteure en pharmacie et en sciences pharmaceutiques de l’Université de Strasbourg, enseigne le droit de cette discipline à l’Université de Lille depuis 2014. Former les futurs pharmaciens est pour elle une manière de contribuer à la qualité de notre système de santé.
« Le droit pharmaceutique comprend les autorisations de mise sur le marché des médicaments, mais aussi l’encadrement juridique des nouvelles missions du pharmacien, comme la vaccination antivirale, l’éducation thérapeutique du patient, les règles de prescription, les conditions de remboursement… » explique l’enseignante-chercheuse. Elle enseigne ce droit aux étudiants qui préparent le diplôme d’Etat à la Faculté de Pharmacie de Lille, de la 3e à la 6e année ; ainsi qu’aux élèves de DEUST, du DES[1] en biologie médicale et des DU de pharmacie d’officine, de phytothérapie et de gestion d’officine.
« C’est un grand plaisir de les voir s’épanouir »
Elle aime particulièrement le suivi personnalisé de travaux étudiants comme la thèse d’exercice de pharmacie. « C’est un travail conséquent, de 100 à 120 pages, l’aboutissement de six années d’études. Lors de la soutenance, les diplômés prononcent le serment de Galien, c’est un moment émouvant. Ils nous parlent de leurs projets, c’est un grand plaisir de participer à leur insertion, de les voir s’épanouir » dit-elle avec chaleur.
Parallèlement, Hélène Lehmann mène une activité de recherche, notamment sur les pharmacopées, ces ouvrages de référence sur les compositions des médicaments. Elle s’intéresse aux pharmacopées françaises et européennes, ainsi qu’aux anciennes, celles des 17e et 18e siècles, car la chercheuse a un « tropisme pour l’histoire ». « Elles reflètent les progrès thérapeutiques » souligne-t-elle. Membre de la Société d’histoire de la pharmacie, elle participe aux projets de valorisation du patrimoine pharmaceutique de l’Université de Lille, comme le Musée Lotar qui reconstitue l’officine du premier professeur de la Faculté (fin 19e siècle).
L’expérience Weleda
La scientifique a réalisé ses études de pharmacie à la Faculté de Strasbourg, de 2003 à 2009. En 3e année, elle choisit la filière Industrie et recherche et réalise son stage de fin d’études dans les laboratoires Weleda, au service enregistrement et développement analytique. Il lui fait découvrir et aimer les aspects réglementaires, qu’elle choisit d’approfondir avec un doctorat en sciences pharmaceutiques, droit et économie de la santé. Il est dirigé par le professeur Jean-Yves Pabst, pour qui elle a une admiration respectueuse. « J’étais très impressionnée par de nombreux professeurs, je les trouvais très pédagogues et érudits. Ils étaient auteurs d’ouvrages de référence, que j’avais plaisir à me procurer » raconte-t-elle. Ses premières missions d’enseignement et d’encadrement de stagiaires l’encouragent à persévérer dans la voie universitaire.
Au public jeune, qu’elle connaît si bien, elle recommande : « Etudiants, faites un maximum de stages, interrogez vos professeurs et allez à des forums d’orientation, comme le forum des métiers du médicament à Strasbourg. Et lycéens, n’hésitez pas à vous rapprocher de votre pharmacie de quartier pour des courts stages d’observation afin de vous faire une meilleure idée du métier ».
Propos recueillis par Stéphanie Robert
[1] Respectivement, Diplôme d'études universitaires en sciences et technologie (bac+2) et Diplôme d’études spécialisées (bac+9)
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