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Jacques Lux, docteur en chimie formé à la recherche par le Prix Nobel Jean-Pierre Sauvage : « Amener une découverte de la paillasse à l’hôpital »

Portraits

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23/11/2021

Docteur en chimie diplômé de l’Université de Strasbourg, formé à la recherche par le Prix Nobel Jean-Pierre Sauvage, Jacques Lux s’est établi aux États-Unis pour poursuivre sa carrière de chercheur. Au centre médical de l’Université du Texas, il développe de nouvelles pistes contre le cancer avec la nanomédecine et l’immunothérapie guidée par l’ultrason.

« Ma thèse sous la direction de Jean-Pierre Sauvage a été la meilleure formation que j’aurais pu recevoir. Je suis tombé amoureux de la recherche parce qu’il était passionné, c’était viral. J’ai travaillé sur la synthèse de machines moléculaires. Des recherches qui n’ont pas réellement d’application directe, mais qui repoussent les limites de la chimie. J’ai adoré, c’était très stimulant. Il a dévié ma trajectoire de l’industrie vers la recherche » raconte le chercheur. Jacques Lux réalise sa thèse de 2006 à 2009, après son diplôme d’ingénieur en chimie obtenu à Mulhouse (ENSCMu) et trois stages dans l’industrie pharmaceutique, chez Roche et Novartis.

« Une chance après une malchance »

Il enchaine avec trois post-docs ; le premier à la Faculté de pharmacie de Strasbourg, au Laboratoire de biophotonique et pharmacologie, sur les sondes fluorescentes utilisées en imagerie ; le deuxième à l’institut de recherche Scripps à San Diego, sur la chimie supramoléculaire ; le dernier dans le Laboratoire de matériaux bioréactifs de l’Université de Californie, où travaille également son épouse, elle aussi docteure en chimie de l’Université de Strasbourg.  

En 2014, n’ayant pas réussi les concours d’entrée au CNRS, il décide de rester aux États-Unis et devient chargé de recherche. Pour la deuxième fois, son poste – et celui de 8 autres membres du laboratoire - est brusquement supprimé à cause de l’arrêt des financements. Le couple a 30 jours pour retrouver un nouveau poste. Un médecin chercheur de son réseau les recrute tous les deux pour diriger des recherches au Centre médical Southwestern de l’Université du Texas. « Une opportunité, une chance après une malchance » dit-il.

La théranostique combine diagnostic et thérapie

Depuis 2015, Jacques Lux y mène ses recherches, au département de radiologie, pour explorer de nouvelles pistes thérapeutiques, moins agressives et plus ciblées, contre le cancer, notamment la leucémie chez l’enfant. « Actuellement, nous cherchons à encapsuler des enzymes thérapeutiques dans des nanoparticules, pour protéger le système immunitaire de réactions allergiques. Nous développons aussi des agents de contraste, utilisés en imagerie pour des applications en immunothérapie : des microbulles se fixent aux cellules cibles, émettent un signal visible au scanner, et en même temps, elles délivrent des molécules thérapeutiques. Cette nouvelle approche, la théranostique, combine diagnostic et thérapie» expose le chimiste. 

L’application médicale et la proximité entre recherche et médecine lui plaisent particulièrement. «Avant, mon objectif était de soumettre un article dans une revue et je passais à autre chose. Ici, il est possible d’amener une découverte de la paillasse à l’hôpital. Tous nos projets visent à répondre à des défis cliniques. Notre action en laboratoire va un jour permettre de soigner des patients. Nous avons vraiment le sentiment d’avancer dans la bonne direction ».

« Restez ouverts aux opportunités »

« Ne vous fermez aucune porte, restez ouvert aux opportunités. Et suivez votre cœur, faites ce que vous aimez. On ne peut pas être réellement bon dans ce qui ne nous passionne pas. N’ayez pas peur de partir à l’étranger. La formation est excellente en France, je recrute aujourd’hui des Français en post-docs » dit-il.


Propos recueillis par Stéphanie Robert

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