Rencontre virtuelle avec les alumni travaillant dans les métiers du livre, Muriel Frantz-Widmaier et Jennifer Daher
Cette rencontre, animée par Anne Kielbassa, chargée de communication du Réseau Alumni, a inauguré la Semaine du Parrainage.
Intervenant.e.s :
Muriel Frantz-Widmaier, éditrice et traductrice free-lance, enseignante à la Faculté des Lettres
Jennifer Daher, diplômée de la Faculté des Lettres, en train de créer une librairie itinérante
-----------
Agnès Villanueva, directrice du Réseau Alumni : Les membres de notre réseau sont prêts à vous apporter leurs témoignages et leurs conseils pour votre future carrière. Le Réseau Alumni compte aujourd’hui plus de 40 000 personnes. Notre activité est basée sur quatre piliers : les conseils professionnels, l’entraide, le réseautage et la diffusion des savoirs. Nous invitons les étudiant.e.s à utiliser notre service du parrainage en ligne. Nous travaillons quotidiennement sur le développement du réseau des ambassadeurs Alumni au niveau national et international.
Babak Mehmanpazir, vice-président délégué Formation continue et Alumni : Il souhaite remercier les collègues du service Alumni, les intervenants et les participants. Cette semaine du parrainage est une occasion pour créer un lien fort entre les étudiants et les alumni. Ces derniers sont prêts à partager leur expérience et leur chemin professionnel auprès des étudiants. Ce service est précurseur en comparant avec d’autres universités françaises.
Jennifer Daher, diplômée de la Faculté des Lettres, en train de créer une librairie itinérante, présente son parcours. Elle a effectué un BTS audiovisuel et une licence « Études cinématographiques » à la Faculté des Arts, puis un master en Arts du spectacle. Ensuite, elle a eu une expérience au sein du TAPS (Théâtre Actuel et Public de Strasbourg). Elle a créé un groupe de musique Human Song, elle a composé aussi la musique pour des pièces de théâtre. Elle a également de l’expérience professionnelle en librairies strasbourgeoises (Quai des Brumes et La Tâche Noire). Elle a suivi un parcours de reconversion : elle a effectué une formation INFL (Institut National de Formation de la Librairie, aujourd’hui L’École de la Librairie). Ensuite, elle a fait un master Métiers de l'édition à Strasbourg.
Aujourd’hui, elle développe son projet de création d'une librairie itinérante avec des livres d'occasion à prix réduit et des projets avec des éditeurs locaux et nationaux. Elle souhaite travailler avec les écoles et les maisons de retraite et avoir un rôle de médiateur culturel. Elle réfléchit actuellement au choix du type de structure, elle veut ouvrir sa librairie au printemps prochain.
Comment vous est venue l’idée de création d'une entreprise ?
Elle a eu besoin d'être indépendante et libre dans la création de son projet. Ainsi, la création de son propre emploi s’est imposée. Pour le moment, il existe deux librairies de ce type en Alsace : l’une vendant du neuf et l’autre des livres d’occasion. Jennifer souhaite voyager avec sa librairie itinérante et aller dans les endroits où il n'existe pas de librairies (des villages). Sa ligne éditoriale sera diversifiée (littérature, vie pratique, Alsace) pour garantir la satisfaction de tous les lecteurs.
Quel est le lien entre votre formation et votre projet ?
Le master Métiers de l’édition lui a permis d’agrandir son réseau professionnel et de consolider des points théoriques fondamentaux propres aux métiers de l’édition et du livre.
Muriel Frantz-Widmaier, éditrice et traductrice free-lance, enseignante à la Faculté des Lettres, présente son parcours. Après trois années de classes préparatoires à l’ENS Ulm, elle a obtenu une maîtrise en Philosophie à l’Université de Strasbourg, puis un DEA de Littérature générale et comparée à la Sorbonne-Nouvelle. Elle a débuté par des stages dans de petites maison d’édition : Le Cavalier Bleu (collection « Idées reçues »), puis l’Esprit des péninsules (littérature étrangère), avant de participer à un échange franco-allemand de quatre mois pour jeunes professionnels du livre. Après une année à Stuttgart comme lectrice à l’université et comme assistante d’éditions chez Klett, elle est revenue à Paris, où elle a obtenu un master spécialisé Management de l’édition à l’ESCP-EAP, en partenariat avec l’Asfored, conférant une connotation plus marketing à son parcours. Elle a poursuivi sa carrière chez Hachette Livre, en tant que responsable marketing, merchandising et reporting à la DG pour l’ensemble des maisons d’édition du groupe, puis comme chef de produit à la Direction commerciale Illustré. Elle est devenue par la suite Responsable marketing et communication des éditions Hachette Tourisme.
En 2013, elle s’est lancée à son compte en tant qu’éditrice free-lance et traductrice d’allemand. Elle effectue des missions de suivi éditorial, de rewriting et de correction pour des clients tels que la Cour de justice de l’Union européenne, les éditions First, Hatier, Jouvence, Marabout ou Pocket Jeunesse. Les traductions occupent une petite partie de son temps. Elle enseigne en master Métiers de l’édition à la Faculté des Lettres de l’Université de Strasbourg depuis 2015.
Une question du public pour Jennifer Daher : est-ce que votre reconversion professionnelle a-t-elle été compliquée ?
Jennifer a travaillée en tant que coordinatrice de la saison estivale du TAPS durant plusieurs années (de 6 à 8 mois par an). Comme elle n’a pas été engagée en CDI, Jennifer s'est redirigée vers la librairie via pôle emploi. Embauchée à la Tâche Noire, puis en formation INFL et en master Métiers de l’édition, sa reconversion professionnelle a été fluide.
Comment avez-vous construit le projet de librairie itinérante sur le plan financier ?
Jennifer disposait déjà d’un van grâce à son expérience musicale. Concernant les livres d’occasion, elle a reçu des dons du public. Elle travaillera ensuite avec Recycle Livres.
Quels sont les avantages de travailler en tant qu’indépendant ?
Muriel Frantz-Widmaier : Le plus grand avantage est que l’on a une grande liberté et une flexibilité appréciable concernant les horaires de travail, surtout dans le cadre de la vie de famille. Par contre, il faut prendre l’initiative, prospecter et chercher des contrats. Elle a su saisir des opportunités et aujourd’hui son activité actuelle est tirée de l'ensemble de son expérience. L’édition est un petit secteur, il s’agit souvent d’un métier de passion. Concernant le master Métiers de l’édition à Strasbourg, la grande majorité des étudiant.e.s trouvent un emploi rapidement. Le secteur n'est pas fermé à ceux qui se battent et sont très motivés. Pour le métier de correcteur-relecteur en particulier, le bouche-à-oreille est primordial. Il vaut mieux avoir des expériences dans le secteur de l'édition, avoir effectué des stages, avant de se lancer dans ce secteur.
Quels sont vos conseils concernant le travail en édition dans le contexte franco-allemand ?
Il y a un grand intérêt à travailler en Allemagne, notamment du fait de la décentralisation : là-bas, les maisons d’édition sont présentes dans toutes les grandes et moyennes villes. Par contre, si l’on n’est pas bilingue, il est difficile de travailler dans l’éditorial, mais on peut, cependant, essayer de postuler dans les pôles presse ou marketing. Avant, il est préférable de faire des stages, suivre les actions du Bureau International de l'Edition Française (BIEF), visiter les foires et les salons, afin de construire son réseau.
Quel profil faut-il avoir pour être admis en master Métiers de l’édition ?
Il faut avoir de très bonnes notes, un projet concret, il faut aussi être fort en langues, avoir de bonnes bases en orthographie/grammaire et avoir de l’expérience dans le monde du livre.
Les profils atypiques sont intéressants, car avoir des connaissances diverses peut permettre de travailler ensuite dans le sectoriel (ex. l’édition scientifique).
Quel a été l’impact de la crise sanitaire sur l’édition ?
Les projets ont eu lieu normalement, mais souvent ont été décalés. L’activité des maisons d’édition a continué.
Comment trouver un stage dans le secteur de l’édition ?
Muriel Frantz-Widmaier conseille de consulter le site ASFORED, le groupe Métiers de l'édition sur Facebook et d’adresser des candidatures spontanées aux maisons d’édition qui vous font rêver. Le réseau professionnel est aussi primordial dans la démarche de recherche de stage.
Propos recueillis par Anne Kielbassa et Agnès Villanueva
Commentaires0
Vous n'avez pas les droits pour lire ou ajouter un commentaire.
Articles suggérés