Michel Mellinger, chercheur et gestionnaire à la retraite, coach, Canada : 40 ans de carrière pour la recherche canadienne
Diplômé en 1974 de la Faculté de Chimie de Strasbourg, Michel Mellinger a mené sa carrière au Canada, comme chercheur sur les gisements miniers et d'uranium puis développeur d'équipes ou d'organisations scientifiques. Coach depuis sa retraite, il garde en mémoire l'entourage de très haut niveau de ses années à Strasbourg.
Michel Mellinger a étudié la chimie physique à Strasbourg où il a obtenu sa maîtrise et sa thèse de 3e cycle (bac+6) en 1974. 44 ans plus tard, il garde en mémoire l'environnement scientifique de « très haut niveau » dans lequel il baignait, avec des « sommités » comme enseignants, notamment Jean-Marie Lehn ou le professeur Byé. « C'était impressionnant. Ces études m'ont fourni un solide bagage scientifique, qui m'a servi pendant toute ma carrière ».
Géochimie des gisements miniers et d'uranium
Sa voix était toute tracée pour une carrière dans la recherche publique française. Mais il avait envie d'aillleurs et de découvertes. Alors il s'expatrie pour le Canada dès 1974, avec sa femme franco-américaine. Il obtient en 1976 une autre thèse de 3e cycle, mais en géochimie, à l’École polytechnique de Montréal, où il travaille les trois années suivantes comme associé de recherche. Il étudie la géochimie des roches dans la région minière du Nord du Québec, pour l'exploration et la prospection de nouveaux gisements.
Il passe ensuite aux gisements d’uranium, alors en plein développement dans le nord de la province de Saskatchewan, « dans les prairies canadiennes ». Chercheur au Saskatchewan Research Council (Saskatoon), un organisme paragouvernemental de recherche appliquée, il essaie de comprendre la formation de ces gisements en exploitant les données géochimiques et minéralogiques des forages d’exploration. Ces travaux ont contribué à la découverte de nouveaux gisements par les compagnies minières.
De chercheur à gestionnaire
Après 10 ans de recherche, il souhaite de nouvelles perspectives. C'est ainsi qu'il passe de chercheur à gestionnaire. Il devient responsable de l'équipe de ressources minérales, puis de la division de technologie de l'environnement jusqu'en 1993. Il aime la dimension sociale et relationnelle de la fonction : gérer un groupe, soutenir et accompagner ses collaborateurs, développer des activités.
De 1994 à 2002, il dirige des équipes ou des organisations de recherche qu'il est chargé de monter ou de développer : le service des programmes et des contrats de CRESTech (Toronto, Ontario), puis le Centre de développement de la géomatique, une ONG à Québec, et enfin l'Institut pour l’interopérabilité de l'information à Gatineau (Québec).
Médiateur entre chercheurs et industriels
De 2003 à 2013, il est facilitateur du transfert de technologie au Conseil national de recherches du Canada. Son rôle : faire collaborer les chercheurs en technologie langagière, qui développent des outils de traduction par l'intelligence artificielle, et les entreprises du domaine. Il promeut les recherches, écoute les besoins des industriels, réseaute, accompagne et négocie des ententes de collaboration et de licence. « Une sorte de coaching des chercheurs et des industriels » souligne-t-il.
Une fois à la retraite en 2013, il a le temps de développer cette facette : l'appétence pour accompagner les personnes dans la résolution de problématiques. Après une formation en coaching, il exerce à son compte, comme un « passe-temps ». Il aide ses clients à réfléchir et à identifier des leviers d'action lors de phases de transition, comme le passage à la retraite.
Avec sa longue expérience, il recommande aux étudiants de rester ouverts aux opportunités et d'utiliser leur formation comme un socle pour explorer d'autres territoires.
Propos recueillis par Stéphanie Robert
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