Cécile Garbaciak, responsable du pôle nettoyage, Octapharma : Cadre dans l’industrie pharmaceutique et sereine avec son handicap
Biologiste de formation, Cécile Garbaciak a clôt son parcours à l'Université de Strasbourg avec le master sciences du médicament. Ce diplôme lui a donné accès à une carrière dans l'industrie pharmaceutique. Elle est aujourd'hui responsable du pôle nettoyage chez Octapharma. Elle a de la gratitude pour l'Université qui a reconnu son handicap, lui permettant de l'accepter avec sérénité.
Cécile Garbaciak travaille chez Octapharma depuis 6 ans. Les deux premières années, elle était en mission dans l'entreprise, comme ingénieure validation nettoyage, pour le cabinet de consulting qui l'avait embauchée. L'entreprise pharmaceutique l'a ensuite recrutée. Octapharma développe, fabrique et commercialise des protéines humaines, issues du plasma sanguin, utilisées pour soigner les pathologies en hématologie, immunologie et soins intensifs. Cécile Garbaciak est cadre dans un de leurs 6 sites de production, à Lingolsheim, qui compte 700 salariés.
Le nettoyage, enjeu essentiel pour la qualité des produits de santé
Son poste est dans la droite ligne de son master en sciences du médicament, assurance qualité et microbiologique des produits de santé. Elle assure la validation des opérations de nettoyage des équipements de toute l'usine, enjeu essentiel dans l’industrie pharmaceutique, et contrôlé par les autorités sanitaires, comme l'ANSM (agence nationale de sécurité du médicament) en France et la FDA (Food and drug administration) aux États-Unis. « Pour valider ces méthodes, je réalise des essais de développement des cycles de nettoyage, j'ajuste les paramètres, je qualifie les performances, je développe une stratégie pour les prélèvements et la recherche de résidus microbiologiques ou de détergents, j'interprète les résultats et je les consigne dans des rapports » explique l'ingénieure.
Début décembre, on lui a confié la responsabilité du service, composé d'un ingénieur et de trois techniciens. « Aucune journée ne ressemble à une autre. J'apprends en permanence, je fais beaucoup de recherches, il y a sans cesse des nouveautés. Avec mes nouvelles responsabilités, se présente un nouveau défi, le management, je suis un parcours de formation pour mieux l'appréhender » dit-elle.
Cécile Garbaciak a étudié la biologie de 2010 à 2014 à l'Université de Strasbourg, avant de choisir le master sciences du médicament parce qu'il était proposé en apprentissage. « C'était important pour moi car je voulais me former en entreprise aussi. Cette expérience est toujours un atout sur un CV » souligne-t-elle. Elle a réalisé son apprentissage chez Hartmann, où elle était chargée de valider les process de stérilisation des produits.
« La reconnaissance de mon handicap a été une libération »
« J’ai de la gratitude envers l’Université pour son accueil, son accompagnement et son soutien dans la reconnaissance de mon handicap. Il a été diagnostiqué alors que j'étais en 3e année : l'hypersomnie idiopathique. Grâce à l’université, j’ai pu bénéficier des aménagements nécessaires. Le savoir, le comprendre, m'a aidée à l'assumer. Ce n'était plus un poids, mais une libération. Les professeurs étaient compréhensifs. J'ai aujourd'hui le statut de travailleur handicapé, j'informe mes collègues, et ça se passe très bien, je travaille efficacement et on me confie plus de responsabilités » explique-t-elle.
Elle a partagé son expérience au sein du réseau alumni pour adresser ce message : « Le handicap peut être parfaitement accepté en entreprise, il ne faut pas avoir peur d'en parler et rassurer nos interlocuteurs : ce n'est pas un souci. Je peux travailler efficacement comme les autres, et ce n'est pas un frein pour évoluer ».
Propos recueillis par Stéphanie Robert
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