Rencontre avec Xavier Bouziges, Agent du Protocole d’Etat de l’Elysée, ancien étudiant de la Faculté des sciences historiques et diplômé de Sciences Po Strasbourg en 2014
« A 19 ans, on ne sait pas toujours ce qu’on veut faire, il faut ouvrir ses horizons »
Xavier Bouziges oriente son parcours académique vers le domaine de l’histoire, il entame une année de prépa Hypokhagne à Fustel de Coulanges puis se dirige vers la Faculté des sciences historiques de l’Université de Strasbourg. Il complète sa formation en réalisant un Erasmus en Angleterre dont il retient « une expérience de vie primordiale pour la suite ».
« Je suis Alsacien d’origine, j’étais au lycée Fustel de Coulanges pour faire une année de prépa Hypokhagne, afjn de préparer l’Ecole des Chartres qui est une école spécialisée en histoire, qui forme au métier d’archiviste. Je voulais généraliser mon profil, à 19 ans, on ne sait pas toujours ce qu’on veut faire. J’ai décidé d’aller à la Faculté des sciences historiques de Strasbourg qui est bien cotée et qui me permettait d’ouvrir mes horizons. »
Après un M1 en relations internationales, il entreprend un M2 à l’Institut des Hautes Etudes Européennes, alors affilié à Sciences Po Strasbourg. Après son stage de fin d’études au service de presse de l’Ambassade de France au Laos, il revient à Paris et reprend un master à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes.
Premiers pas dans la vie professionnelle au cœur des relations internationales et à l’étranger
Xavier Bouziges intègre le monde professionnel en tant que vacataire auprès du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères en 2015. Il rejoint par la suite le service du Protocole du MEAE avant de s’envoler pour le Canada puis vers Hanoï pour l’association « France volontaire », opérateur du MAE auprès de 40 ONG françaises.
« Je me suis dirigé vers le privé en allant au Canada par volonté de voir autre chose, même si je n’avais pas d’expérience. Pour moi, il fallait essayer et voir les opportunités qui se présenteraient. »
De retour en France, il réintègre le domaine des affaires publiques en occupant un poste d’Agent du Protocole au MEAE puis auprès de l’Elysée. Véritable logisticien spécialisé dans l’institutionnel, ce « boulot pas commun » lui confère la responsabilité d’orchestrer la visite des chefs d’Etat et de gouvernements étrangers. Xavier Bouziges est une véritable « tour de contrôle » auprès des Hautes autorités françaises, notamment auprès du Président de la République.
« Il faut savoir s’adapter au changement, c’est un métier sujet à beaucoup de pression. Chaque petite imperfection dans un domaine peut avoir des énormes conséquences sur la visite de l’autorité étrangère. C’est de la négociation, la coordination et la logistique qui doivent être parfaites. Tout cela se fait dans l’ombre, il faut que ce soit fluide, sans accroc tout en répondant aux exigences en matière de relations diplomatiques. »
Savoir apprécier l’expérience de la chose
Son parcours éclectique, Xavier Bouziges le met en valeur et en est fier. Au fil de ce dernier, il a pris le temps de connaître le réseau du Ministère des Affaires étrangères et valorise la diversité d’interlocuteurs avec lequel il interagit. « C’est fascinant au niveau du relationnel, on peut apprendre et développer de nombreuses expériences, ce qui est très précieux. » C’est en misant sur « l’expérience de la chose » - sans passer les concours de la Fonction publique comme il l’est usuellement recommandé – qu’il occupe aujourd’hui un emploi à la croisée de ses compétences.
« Je ne m’étais jamais imaginé faire ça. Il s’agit d’un cheminement assez particulier découlant des opportunités qui se sont présentées à moi. Plus j’avançais, moins je me posais de questions sur les portes que pouvaient m’ouvrir chaque emploi. Pourtant, dans notre jeunesse, nous sommes prompts au doute. On fait des mouvements, on avance, et même si les opportunités qu’on attendait ne sont pas au rendez-vous, ce n’est pas inintéressant pour autant, il y a toujours de bons côtés. Et finalement on apprend de ces expériences et avec parfois un peu de chance, on découvre ce qu’on veut réellement faire. »
Propos recueillis par Diane Heimburger, étudiante en 5ème année d’études à Sciences Po Strasbourg (2024)
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