Morceaux choisis : Le "souvenir impérissable" des alumni pour leurs "maîtres"
Les entretiens menés auprès des alumni pour dresser leur portrait montrent leur fort attachement à ceux qui ont été leurs enseignants, leurs maîtres à penser. Ils ont en mémoire de grandes figures professorales ou le lien particulier qu’ils ont tissés avec certains. Les professeurs sont leurs souvenirs les plus marquants.
De maîtres à disciples
« Certains profs ont été pour moi des maîtres : Othon Schneider, acousticien de renommée mondiale, est un personnage, un professeur Tournesol. Je l’admire beaucoup. Je dois à Marie-Claude Vallin ma réussite au concours. Cantatrice, elle a été ma professeure de solfège. C’est quelqu’un de très fort, très sensible ». Comme Jean-Claude Omeyer, enseignant en éducation musicale et compositeur, les alumni ont des souvenirs de transmission, empreints d’estime, de respect, de reconnaissance, voire d’admiration. Ils représentent des modèles.
« Ils m’ont donné le goût de la recherche ou l’envie d’être curieux », « Ils m’ont bien accompagnée, alors j’ai eu envie de faire comme eux » confiaient respectivement Chloé Delacour, chef de clinique et Frédéric Blanc, neurologue. Le souvenir de Sophie Jung, maître de conférences et praticien hospitalier, est similaire : « J’aimais beaucoup cet esprit de compagnonnage. Ils nous transmettaient leur savoir-faire, c’est moins formel que les cours magistraux. J’essaie à mon tour de transmettre cela à mes étudiants. »
De nombreux enseignants citent d’ailleurs la rencontre avec des professeurs comme déterminante. « Je me souviens de mon directeur de mémoire en musicologie, Mathieu Schneider. Il était exigent dans son travail et avec les étudiants mais aussi très humain dans son rapport aux autres. Aujourd’hui, il me sert un peu d’exemple » disait Pierre-Louis Wiss-Egloff, professeur formateur.
"C’étaient des pointures"
Pour eux, l’Université s’incarne avant tout dans ces maîtres. Ils reconnaissent en eux des experts ayant pignon sur rue. Nathalie Carbiner, avocate : « Certains professeurs m’ont laissé un souvenir impérissable : Mme Huet-Weiller, une sommité en droit de la famille, son aura imposait le respect, M. Wiederkehr, Maître Dominique Schmidt, M. Ganghoffer ou M. Waline qui est parvenu à me faire aimer le droit administratif… »
Hélène Aubineau, conseillère d’orientation-psychologue, se souvient des personnalités marquantes, comme Françoise Hurstel, dont « les cours animés lui laissaient une impression de pièce de théâtre », ou Ronald Noë, son professeur d’éthologie, « un globe-trotter néerlandais ». L’Anglais Alexandre Mitchell, archéologue et auteur, cite avec un plaisir manifeste ses anciens professeurs, 20 ans après la fin de ses études : « Gérard Siebert, mon maître, m’a appris à écrire d’une manière élégante, précise et sans jargon. Laurent Pernot, en grec, Edmond Levy et Benoît Tock en histoire… C’étaient des pointures. Zemaryalaï Tarzi, un homme formidable, m’a enseigné le dessin archéologique, Dominique Beyer à regarder les objets »
Soutien
Dans leurs propos reviennent également un lien privilégié avec certains d’entre eux. Gilles Bollecker, responsable administratif et financier, expliquait « J’avais une relation très forte avec mon directeur de thèse, Thierry Nobre. Il était toujours présent, il me guidait sans intervenir, j’aimais sa posture. Il m’a soutenu, il a défendu mon travail ». Quant à Tristan Wolf, ingénieur qualité, il a toujours été proche de ses enseignants, que ce soit à l’IUT Louis Pasteur ou à l’UFR de physique et d’ingénierie. « J’ai toujours eu des professeurs attentionnés qui m’ont aiguillé dans mes choix d’orientation. J’ai eu de la chance. Ils avaient une manière d’être très positive, ils nous poussaient toujours à faire mieux. Ils m’ont forgé ». Toute cette estime des alumni n’est-elle pas la meilleure des gratifications pour un professeur ?
Stéphanie Robert
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