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Marie-Thérèse Kilidjian : transmettre la langue et la culture espagnole

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12.17.2014

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Marie-Thérèse Kilidjian est professeure agrégée, elle enseigne l’espagnol aux lycéens de Sélestat, et la traduction aux étudiants en première année de LEA (Langues étrangères appliquées) à l’Université de Strasbourg. Un métier entièrement dédié à la transmission et motivé par le plaisir d’apprendre.
 

Espagnole de naissance, Marie-Thérèse Kilidjian, 49 ans, enseigne depuis qu’elle a 20 ans. D’abord, dans un centre de formation, le Clapest, parallèlement à ses études de lettres modernes à l’Université de Strasbourg, en licence et maîtrise. Elle enseigne ensuite le français langue étrangère (FLE) auprès des réfugiés politiques, avant de se décider à passer le CAPES, pour bénéficier d’un emploi plus stable.

Elle rejoint l’Éducation nationale et devient professeure de français en lycée et collège. Au bout de 10 ans, l’envie de renouer avec la langue de Cervantès la pousse à passer l’agrégation d’espagnol en 2003. C’est son métier actuel, qu’elle exerce avec conviction et le plaisir de la transmission. « En 4e, ils ne comprennent rien quand je leur parle espagnol, et puis, à un moment donné, ils saisissent et commencent à parler la langue. J’adore ce moment, c’est très sympathique » confie-t-elle avec le sourire. Parallèlement, elle commence à animer des TD de traduction à l’Université, comme chargée d’enseignement vacataire. « Avec les étudiants, j’aime beaucoup la transmission des connaissances, j’aime leur apporter des outils, comme la grammaire. Sans compter la dimension culturelle, j’aime leur parler de la culture espagnole, qui est la mienne également. Ils sont toujours très étonnés des différences. »


Toujours en mouvement
Marie-Thérèse Kilidjian est animée par l’envie et le plaisir d’apprendre. « L’enseignement, c’est une investigation constante » dit-elle. Toujours en mouvement, elle a travaillé en étudiant, puis elle a étudié en travaillant. « Dès 18 ans, j’étais obligée de travailler pour financer mes études. C’étaient des petits boulots pas toujours très intéressants, et l’université représentait pour moi un souffle, une porte ouverte vers quelque chose d’extraordinaire, qui me nourrissait. C’était formidable. » Grande amatrice de romans policiers espagnols, elle a repris un doctorat sur ce thème, qu’elle a soutenu l’année dernière.

Son envie est maintenant d’enseigner l’espagnol à l’université, son espoir, qu’un poste de maître de conférences se libère. Mais les places sont plus rares, le nombre d’étudiants dans ces filières diminue. En LEA, par exemple, elle a constaté la réduction des effectifs de moitié en quelques années. « Les jeunes sont plus angoissés, ils ont tendance à se tourner d’abord vers des filières courtes de type BTS-DUT, même s’ils continuent leurs études ensuite. Mais ce n’est jamais fini, on peut toujours continuer à se former, joindre l’utile à l’agréable. Personnellement, quand j’ai commencé mon doctorat, c’était par pur plaisir. »

Incitée par un membre, elle s’est inscrite au réseau alumni pour échanger avec les autres : les jeunes qui démarrent et qui se posent des questions, et les moins jeunes qui ont déjà une « assise » à l’université.
 

Stéphanie Robert

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