Jean Weber : « Pour moi, le principal intérêt du réseau tient à son caractère intergénérationnel »
Jean Weber* est un retraité actif. Il est – entre autres fonctions - président du Pôle européen d’administration publique de Strasbourg depuis 8 ans, un réseau qui réunit l’Etat, les collectivités territoriales alsaciennes, l’ENA, l’INET, l’Université de Strasbourg, Sciences Pô Strasbourg, l’Euroinstitut (Kehl). Ce réseau valorise le potentiel assez remarquable en Europe de management en administration publique de Strasbourg.
Quel souvenir gardez-vous de vos études à Strasbourg ?
J’en garde un excellent souvenir. Je suis entré à la Faculté de droit et de sciences économiques à l’Université de Strasbourg en 1956. Nous étions logés au Palais U, dont nous partagions les locaux avec les étudiants de lettres et de théo catho. C’était une petite université à l’époque et nous avions beaucoup de contacts les uns avec les autres, aussi avec nos professeurs. Nous avions des enseignants brillants, ouverts, proches de leurs étudiants et acteurs de la cité : ils donnaient beaucoup de conférences, par exemple. Je me souviens de mon émerveillement en découvrant le droit constitutionnel : subitement je comprenais comment fonctionnait l’Etat. J’ai aussi milité à l’Afges, j’étais membre de son conseil. J’ai même dirigé le restaurant universitaire de La Gallia à un moment. Bref, de belles années de ma vie !
Considérez-vous que votre formation universitaire vous ait bien préparé au monde du travail ?
Absolument ! Je suis sorti de l’ENA 10e sur une promotion de 100. Je sais que c’est largement grâce à la qualité de la formation que j’ai reçue à l’université. Une formation généraliste, qui m’a solidement construit intellectuellement.
L’Université de Strasbourg s’est lancée récemment dans la construction d’un réseau d’alumni. Que pensez-vous de cette démarche, qu’en attendez-vous ?
Pour moi, le principal intérêt du réseau tient à son caractère intergénérationnel. Je pense que les anciens sont bien placés pour aider les jeunes diplômés, qui souvent connaissent peu ou pas le monde du travail, à se repérer, à faire les bons choix d’orientation, de formation, de stage pour parvenir là où ils veulent aller dans leur vie professionnelle. Mais attention, un réseau d’alumni n’est pas un bureau de placement. Je ne me vois pas comme une tête de réseau dont le rôle serait de trouver un poste à des jeunes diplômés de l’Université de Strasbourg.
Le réseau a aussi une vocation transdisciplinaire qui est potentiellement très riche. Il mixe des professionnels de toutes spécialités et, d’expérience, c’est très utile dans la vie. Un exemple : j’ai été amené dans ma carrière de haut-fonctionnaire à prendre la tête d’une direction au ministère de la santé. Cela m’a été extrêmement utile d’avoir côtoyé des étudiants en médecine pendant mes études.
Bref, ce réseau est une excellente initiative qui travaille à maintenir le préjugé favorable du monde professionnel à l’égard de l’Université de Strasbourg.
Propos recueillis par Caroline Laplane
* Diplômé en droit et en Sciences économiques de l’Université de Strasbourg
Enarque, haut fonctionnaire des finances aujourd’hui à la retraite
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