Jean-Daniel Muller et Sébastien Kaercher nos alumni oeuvrant dans le sport
Propos recueillis dans le cadre des lundis du parrainage le 15 janvier 2024
Le parcours de Jean-Daniel Muller
Il a créé avec Jean-Michel Ricard, l’association Siel Bleu à la sortie de leurs études. L’idée lui est venue suite à un stage durant sa maîtrise en activité physique adaptée et management du sport dans une association d’aide les personnes âgées où il a eu le déclic en voyant que l’on pouvait transformer leur vie.
Jean-Daniel nous raconte que les débuts de l’association Siel Bleu ont été difficiles avec beaucoup de portes fermées. Pour les personnes en face d’eux, aider des gens en perte d'autonomie ou en situation de handicap semblaient vain.
Grâce au Conseil Général qui a accordé un financement de 6 mois à 12 EHPAD dans l’optique que ces établissements reconduisent l’action sur leur budget propre. Sur les douze EHPAD, onze ont reconduit immédiatement l’action et le douzième les a rejoints rapidement suite à une grève des résidents.
Très rapidement, Siel Bleu a créé de l'emploi, maintenant avec 850 employés en France en CDI à temps plein. Leur action concerne les personnes en fragilité, ayant des maladies chroniques, en situation de handicap ou encore les personnes âgées. Ils accompagnent environ 200 000 personnes par an. Siel Bleu s'est également développé en Belgique, en Espagne, en Irlande avec environ une centaine de personnes et 50 000 personnes accompagnées. Récemment, l'organisation s'est implantée en Allemagne, en Inde, au Portugal et à Madagascar avec une branche ONG s'occupant des enfants des rues.
Il note qu’être deux a été fondamental pour lui, notamment, en terme de motivation.
Le parcours de Sébastien Kaercher
Il a obtenu une licence STAPS en 2017, licence qu’il a mis cinq ans à valider. Durant sa licence il a été responsable sport puis vice-président du BDE STAPS. Depuis l'âge de 17 ans, il est coach, éducateur et préparateur physique.
Il a commencé comme coach pour Urban Soccer à Strasbourg, où il a créé sa première académie de soccer, dans le cadre d’un job étudiant. En effet, Sébastien a organisé des tournois pour le BDE pendant 2 ans en partenariat avec Urban Soccer. Urban Soccer souhaitait s’implanter sur Strasbourg et cherchait un éducateur pour lancer le projet et voir ou cela pouvait aller. Cela ne représentait que les samedis matins en complément de son job mais il a saisi l’occasion. La première année il a débuté avec 9 enfants de 9 à 14 ans et rapidement il a géré une soixantaine d’enfants avant de passer référent de l’academy où il a embauché les premiers coachs, suite à un partenariat entre Urban Soccer et le PSG, il rapidement passé sur l’accompagnement de 200 jeunes dans le cadre de la PSG academy.
Au fur et à mesure, il a mis en place plusieurs académies et un centre Urban Soccer, accompagnant maintenant 250 coachs, créant des entraînements et gérant 24 académies, dont six de A à Z.
Suite à une ouverture de poste au siège où il a candidaté il a rejoint l’équipe parisienne en tant que chef de projets. Il est particulièrement fier des stages qu’il a créé au Sénégal et aux USA.
Il a également passé le BMF il y a trois ans, il a déjà entraîné toutes les catégories allant des enfants à partir de 3 ans aux seniors, qu’ils soient amateurs et semi-professionnels.
Il est actuellement Directeur Technique pour la PSG Academy Pro à Evian.
Son équipe compte huit personnes et travaille comme un centre d'entraînement, organisant également des stages aux États-Unis, au Sénégal et en France, ainsi qu’au Venezuela.
Il explique la différence entre une académie professionnelle et un club professionnel en prenant l'exemple du PSG, qui possède plusieurs échelles de développement, notamment une académie présente dans 14 pays, créée par le penchant commercial et visant à promouvoir la marque PSG à travers sa philosophie et en utilisant la même méthodologie que le centre de formation. Toutefois, elle ne participe pas à un championnat et n’a pas de joueurs sous contrat, comme un club professionnel.
Vie professionnelle et défis actuels pour nos intervenants
Sébastien nous indique que l’un de ses défis est la gestion quotidienne entre le recrutement, le management et l’activité commerciale, qui est une part non négligeable de son activité. L’academy se doit d’être rentable, il faut savoir gérer un budget y compris les investissements qui se doivent de porter leurs fruits plus tard. Il faut donc trouver un équilibre entre quantité, qualité et productivité.
Il indique aussi qu’il n’est pas toujours facile de se faire une place dans un monde fermé et qu’il faut savoir développer les relations avec les autres structures, jouer des coudes pour montrer sa valeur. Une fois en poste il faut également prouver que l’on est compétent pour le poste, surtout si nous n’avons pas l’exposition d’un ancien professionnel.
Par ailleurs, Sébastien note une évolution des mentalités des joueurs et de leurs parents : ils en veulent toujours plus et plus vite, ce qui n’est pas évident à gérer au quotidien.
Jean-Daniel nous dit que son plus gros défi est la vraie reconnaissance de l’activité physique adaptée comme modalité de prévention et que cela soit accepter par l’ensemble de la société.
En terme de gestion quotidienne, avec autant de salariés il y a forcément un vrai enjeu dans la gestion des ressources humaines, autant le recrutement que l’évolution professionnelle et la qualité de vie au travail, trouver les meilleures conditions possibles pour garder le personnel le plus longtemps.
Orientation, stage et recherche d’emploi
Les diplômes en management sportif proposés par de nombreuses écoles privées, ne se valent pas toutes, en plus d’être très chère. Certaines délivrent simplement des diplômes sans offrir de réseau. Ils notent l’intérêt d’aller regarder si elles sont adossées à structures proposant des stages. Sébastien et Jean-Daniel considèrent que le parcours universitaire est le plus complet et ouvre le plus de portes.
Ils soulignent, à plusieurs reprises, l'importance du réseau dans les métiers du sport, et plus encore dans le milieu du football.
Par exemple, Sébastien a obtenu un stage prestigieux à l’autre bout du monde grâce à un contact de son meilleur ami. Le fait d’avoir fait ce stage sur un autre continent lui a permis, par la suite, de lui ouvrir d’autres portes.
Il a également trouvé son premier emploi grâce à son engagement dans le BDE.
Pour lui, le réseau et le fait de répondre positivement aux opportunités même sur des petites missions lui a permis de prouver ses compétences et de se faire une place dans ce monde si convoité du football. Il tient à préciser qu’à aucun moment ils ont regardé son diplôme, mis à part pour des questions de réglementation, concernant l’encadrement des enfants.
Comment se démarquer ?
Jean-Daniel mentionne l’engagement comme levier et qu’il est primordial de respecter ses valeurs et principes fondamentaux. Il dit aussi qu’il faut persévérer car l’on rencontre beaucoup de murs ou de portes fermées, que c’est un travail de longue haleine. Au fur et à mesure les gens commencent à faire confiance. Parfois, les choses arrivent alors que l’on ne s’y attend pas. Dans son cas, avec son associé, ils pensaient en vivre et ne s’attendait à un tel développement. Pour cela, il indique qu’il est essentiel d’avoir une bonne équipe, d’avoir l’idée que l’autre n’a pas eu, d’utiliser l’argent intelligemment et d’avoir un produit final le plus efficient possible. Il insiste surtout le fait de suivre ses passions car il important d’avoir envie d’aller travailler chaque matin.
Sébastien mentionne l’intérêt d’avoir un plan à long terme, pour que votre rêve devienne un objectif, ne pas avoir peur d’avoir des objectifs élevés. Pour cela, mettez-vous des étapes clés, faites des rencontres, chercher les bonnes personnes plutôt que les bonnes notes, le réseau est bien plus important. Surtout ne lâchez jamais rien !
Propos de Sébastien Kaercher et Jean-Daniel Muller recueillis par Laetitia Sciacca
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