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Emilie Dauphiné et Francesco Gelati, nos Alumni oeuvrant dans la traduction, l'édition et la gestion documentaire

Testimonies

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10.13.2023

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Propos recueillis dans le cadre des lundis du parrainage le 9 octobre 2023


Le parcours de Francesco Gelati

Après des études en sciences historiques il a intégré une formation en archivistique aux Archives de l''Etat de Venise. Il signale que l’Université de Haute-Alsace est le seul établissement qui dispense une telle formation en Alsace. Il a validé un stage au Centre d'Administration des Documents de la Direction Générale Recherche et Innovation de la Commission Européenne, puis il a décroché un CDD aux Archives de l’État à Bruxelles. Il a ensuite travaillé en Allemagne aux archives d'un centre de recherches à Munich avant d’arriver sur son poste actuel aux archives de l’université de Hambourg, où il est chef de section services numériques. 

Un archiviste travaille dans le domaine de la gestion documentaire et du patrimoine écrit, qui ne se résume pas aux livres. La plupart des archivistes travaillent dans la fonction publique.
C’est un monde varié : archives d’entreprise, nationales, de fondations, de partis politiques, municipales etc.
Faire de l'archivage c’est aussi améliorer la qualité des données et des métadonnées, s’engager dans l’archivage du web tout autant que dans la conservation des fonds papier.

Une journée-type pour Francesco : 

Gestion des mails, réponse aux demandes de consultations des fonds d’archives, avancement sur les projets, archivage web, gestion des outils de conservation numérique, suivi des projets de recherche et un peu de veille pour le développement futur. Aujourd’hui, il travaille énormément sur les archives numériques et la gestion de la documentation.  

 

Le parcours d’Emilie Dauphiné 

Elle a débuté par une licence de langue anglaise à Strasbourg puis a fait un master en traduction littéraire à l’Université Paris-Cité. Son objectif était de devenir traductrice littéraire. 

Elle a fait un stage aux presses universitaires de Strasbourg, où elle a relu un manuscrit, puis a ensuite été coordinatrice éditoriale aux éditions du Portrait en freelance, entre d’autres missions  en freelance ou en  temps partiel. 

Elle s’occupe à la fois de : 

- l’édition : rechercher les manuscrits, contacter les gens, respecter le planning, etc.

- la relation libraire : organiser la sortie des livres, animer les réseaux sociaux, etc.

- la traduction : traduire les sous-titres pour des plateformes de streaming ou pour des spots publicitaires, traduire des synopsis, des extraits de livres (freelance)  

Une journée-type pour Emilie

Traduction : seule et sur son ordi, beaucoup de rigueur, savoir travailler seule, sur l’ordi, chez soi, métier solitaire !!, savoir s’arrêter aussi. Faire des recherches, gestion back office, mails, entretenir relations avec les clients réguliers, répondre à temps, donner des délais précis, les respecter, définir ses tarifs et les communiquer, négocier, facturation et relecture de la traduction.  

C’est un métier solitaire mais il y a des groupes sur Discord, des salons, des groupes de conversation, co-working, ATLF (ssociation traducteurs littéraires de France).

Edition : on est 2, on se voit beaucoup en visio, beaucoup de mails, parfois aller voir les libraires, préparation des rendez-vous, parfois déjeuner avec de potentiels auteurs, traducteurs, d’autres maisons. Il y a aussi des soirées et événements. 

 

Les conseils d'Emilie et Francesco pour la recherche de stage/emploi 

Archiviste, une recherche d’emploi facilitée 

En raison du manque de professionnels qualifiés dans le domaine des archives, des jeunes diplômés avec une formation spécifique ne rencontreront pas de problème. Cette formation offre aussi la possibilité de de s’orienter vers d’autres domaines comme l’expertise en gestion documentaire en entreprise (record management). 

Un conseil : Postulez beaucoup ! 

Une bonne référence : le site de l'Association des Archivistes Français : https://www.archivistes.org/-Emploi-

Concernant le stage, n’oubliez pas de faire des candidatures spontanées.

Pour accéder à un poste de responsable numérique des archives, le parcours d’humanités numériques est très recherché. C’est un atout d’avoir des compétences dans ce domaine car beaucoup d’archivistes n’ont pas été formés à cela.

L’édition et la traduction : importance du réseau, du bénévolat et de la personnalisation de ses candidatures 

Dans la traduction, ça se fait au réseautage et ça dépend aussi du type de traduction.

Pour la traduction littéraire il faut connaitre les éditeurs, aller dans les salons, avoir une première traduction à proposer, envoyer des mails, avoir des goûts littéraires prononcés (s’agissant d’un métier freelance, postuler ne sert pas à grand-chose).

Concernant la traduction audiovisuelle, elle a commencé en bénévolat pour un festival, et s’est inscrite dans une plateforme qui propose de la traduction : ProZ

Dans la recherche de stage, le mieux c’est de cibler les maisons d’édition qui correspondent à vos intérêts. Si vous faites des candidatures spontanées, le conseil c’est de faire quelque chose de très personnalisé, montrer d’avoir compris la ligne éditoriale et le public visé.

Autrement, il y a des annonces, pour des grands groupes qui sont la plupart du temps à Paris, ou encore du télétravail, groupe Madrigal emploi, Editis, Hachette groupe, LinkedIn, site profil culture.

L'intitulé de stage est en général « assistant éditorial » 

Autre option : aller dans les salons et chercher les éditeurs qui vous correspondent vraiment.

Une porte d’entrée possible pour faire un stage en traduction : proposer un manuscrit 

Personnellement, Emilie maîtrise d’autres langues. L’anglais n’est pas nécessaire mais plus stratégique. Parler plusieurs langues est sûrement un atout mais il faut connaître parfaitement la culture au-delà de la langue.

Elle n’a pas de formation en édition, un master spécifique n’est pas obligatoire pour travailler dans ce monde. 

La question du salaire 

Emilie : Dans la traduction il n’y a pas de salaire, on travaille à la mission, de même pour l’édition. La traduction souvent n’est pas bien payée, les délais sont très courts donc c’est difficile de pérenniser les clients. 

Conseil : parfois refuser un contrat avec tarifs trop bas et définir ses propres tarifs, voir site ProZ qui en propose.

La rémunération dépend des clients, langues, type de texte, traduction uniquement ou d’autres prestations. 

Ça laisse la liberté de faire d’autres choses, par exemple Emilie est également enseignante.

Francesco  : La rémunération varie énormément. En France on peut toucher un salaire correct. Cela dépend de la formation, licence ou master, du type de fonction publique (territorial ou d’état). Le manque de personnel qualifié permet d’avoir des salaires en hausse. 

Mobilité nationale et internationale

Francesco  : Bouger ouvre des portes vers des postes plus enrichissants et variés et permet de gagner en expérience. Cela nous aide à cerner ce qui nous intéresse le plus.

Emilie  : Tout est à distance, elle va régulièrement à Paris.  Il y a beaucoup de maisons indépendantes qui ne se trouvent pas à Paris et qui cherchent mais c’est plus difficile d’y rentrer.

 

Les enjeux de demain pour Emilie et Francesco

Emilie : Il n’y a pas une baisse de demande à cause des traducteurs automatiques mais ces derniers font en sorte que les délais soient de plus en plus courts. C’est donc difficile d’avoir un rythme et un revenu régulier. 

Les missions de relecture des traductions automatiques sont moins payées que la traduction, c’est un vrai problème, les associations se mobilisent pour avoir plus de réglementation.

Les traductions littéraires et audiovisuelles sont un métier qui ne peut pas disparaitre. Cependant il faut se mobiliser pour que les conditions de travail restent correctes. 

Il y va de même pour l’édition, il y aura toujours de livres, nous en aurons toujours besoin.

Francesco  : Les archivistes dans le futur vont développer plus de compétences numériques. Il y a déjà des archivistes qui travaillent sur l’archivage de bases de données.

 

Le dernier conseil de Francesco et Emilie

Francesco : essayer de valider un premier stage pendant vos études 

Emilie : s’intéresser à la culture, ne jamais s’arrêter de lire, de regarder des films. On’apprend pas tout dans les cours.


 

 Propos d'Emilie Dauphiné et Francesco Gelati recueillis par Martina Vecchio

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