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Compte-rendu de notre afterwork "Comment valoriser l’engagement et le bénévolat dans sa carrière professionnelle"

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01.06.2022

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Intervenant.e.s : 

 

Fanny Boyer est alumna de la faculté de psychologie. Après avoir travaillé quelques années dans le recrutement, Fanny a rejoint l'association Activ'Action il y a presque 4 ans, elle est maintenant responsable de l'antenne Grand Est. L'association Activ'Action à pour crédo de transformer ensemble le chômage en une expérience constructive. Pour cela, ils proposent notamment des ateliers basés sur les valeurs de bienveillance et d’ouverture, de solidarité et de collaboration, d’enthousiasme et de construction, d’apprentissage et de proactivité, autant aux personnes en recherche d'emploi qu'aux recruteurs et qu'organisations qui souhaitent se renouveler.

 

Jean-Paul Bartholmé est responsable de l’antenne Alsace de Passerelles et Compétences. Après avoir dirigé des entreprises industrielles en France et à l’étranger, Jean-Paul a mis sa période de retraite à profit pour s’engager auprès de diverses associations (EGEE, France Alzheimer, Passerelles et Compétences). Passerelles et Compétences - des gens qui aident les gens qui font du bien aux autres - est une association nationale qui permet à toute personne de mettre temporairement ses compétences et son talent au service d’associations à vocation solidaire ayant besoin d’un appui ponctuel.

 

Marie-Elisabeth North, fondatrice de l’agence de communication 360°NORTH, une agence de communication éthique qui accompagne des projets locaux à fort impact à briller sur le territoire. Elle est également co-fondatrice du tiers-lieu Les Compotes, un lieu hybride mêlant café de spécialité et espace de coworking, créé pour favoriser la naissance d'une communauté au-delà de la simple location de bureaux partagés. Le lieu est animé par une volonté multiple : lutter contre l'isolement professionnel, valoriser les initiatives entrepreneuriales locales, faciliter les rencontres et alimenter un cercle vertueux porteur de nouvelles synergies.

 

Muriel Desbrosses est responsable RH chez Groupama. Elle nous donnera son point de vue quant à l'importance de l'engagement et des expériences extraprofessionnelles dans le cadre d'un recrutement et dans sa carrière professionnelle.

 

Isabelle Soraru est alumna de l’Université de Strasbourg et ambassadrice du Réseau Alumni. Elle possède un doctorat en Littérature Comparée. Après un parcours académique orienté vers la recherche et l’enseignement, elle choisit de partir à l’étranger et intègre une agence de conseil en philanthropie à Montréal. De retour en France, elle rejoint le secteur associatif et travaille depuis octobre 2014 pour l’ONG Action contre la Faim en tant que chargée de projets Jeunesse Grand Est, avec des missions liées à la mobilisation et à la sensibilisation des jeunes.

 

Olivier Perreaut est délégué régional pour le Grand Est de NQT (Nos Quartiers ont des Talents), premier réseau d'entreprises engagées pour l'égalité des chances. Il est chargé de nouer des partenariats avec les entreprises et les collectivités locales et de coordonner l'action régionale.

 

I.S. : L'engagement donne du sens à ce qu'on fait. Concernant le bénévolat, il y a une différence culturelle entre la France et le monde anglo-saxon. Dans ce dernier, c'est une chose naturelle d’être engagé.e, en France ce n’est le cas que depuis un moment, nous sommes en pleine évolution. Aujourd’hui, nous avons la chance d’avoir des différents dispositifs qui encouragent l’engagement : le service civique, le parcours citoyen à l'école, ou encore l'engagement associatif des étudiant.e.s (portefeuille de compétences, validation des acquis d'expérience). 

En France, 1/4 de la population est bénévole dans une association. Selon les données, les plus jeunes sont aussi les plus engagés. Le bénévolat n’est pas l’unique forme d’engagement : on peut aussi rejoindre l'ESS (Economie Sociale et Solidaire) ou créer sa propre structure. Il y a des différents visages de l'engagement, comme les coopératives, les mutuelles ou les entreprises à l'impact social. Comment on peut valoriser toutes ces formes d’engagement au sein de notre parcours professionnel ? Parlez-nous de vous et de votre engagement !

 

F.B. : Fanny Boyer fait partie de l'association Activ'Action. Alumna de l’Université de Strasbourg en psychologie, elle a effectué ensuite une formation en recrutement, car elle a souhaité changer la vision qu'on a du monde de travail. Activ’Action est née il y a 7 ans du constat qu'une période de recherche d'emploi est souvent perçue comme stigmatisante. Le premier frein est souvent la manière dont on vit cette recherche. Aujourd'hui, on est nombreux à passer par cette période, comparant aux époques révolues, faisons donc en quelque chose de constructif. Il est important de valoriser toutes les choses qu'on a pu faire pendant cette période-là. L'engagement en fait partie, car on peut profiter de cette période de recherche d’emploi pour s'engager et développer des nouvelles compétences. Activ’Action organise des ateliers collectifs, afin de créer des liens d'entraide et de collaboration, pour ne pas se sentir isolé pendant sa recherche d'emploi. Les chercheurs d'emploi peuvent ensuite animer des ateliers eux-mêmes, afin de se remettre dans cette dynamique-là.

 

M.-E. N. : Elle est arrivée à Strasbourg en 2016, ayant travaillé à l'international auparavant. De ce fait, ne connaissant pas grand monde au début, elle a dû créer son réseau en partant de zéro. Afin de le faire, elle s'est engagée comme bénévole, pour créer des liens solides et rencontrer des personnes de tous les horizons. Son activité professionnelle précédente était liée au business. En 2018, elle a créé son agence de communication éthique, 360° North. Aujourd’hui elle accompagne les entreprises engagées sur le territoire alsacien. Son agence compte six collaboratrices. Elle propose à son équipe de consacrer une partie de leur temps de travail pour une activité de bénévolat. Les Compotes, un espace de coworking et un café qu’elle a fondé, est un tiers-lieu à vocation de fédérer plusieurs compétences, établir un contact avec plusieurs porteurs de projet. 

Le bénévolat a permis à Marie-Elisabeth North de créer un socle solide pour son entreprise. 

 

O. P. : Ollivier Perreaut est à la fois salarié et bénévole. En tant que délégué régional de NQT (Nos Quartiers ont des Talents), il s’occupe du mentorat professionnel. Il a managé les gens pendant toute sa carrière. Il a souhaité être exemplaire, d’où son envie de s'engager et être mentor. Il a commencé à mentorer les jeunes, afin de se sentir utile, rencontrer des gens intéressants, transmettre, échanger. Cette activité peut apporter beaucoup, car il s’agit d’une vraie rencontre humaine à chaque fois, on s'enrichit constamment. Les jeunes ne sont pas toujours certains de leur valeur, ils peuvent se montrer un peu perdus, le fait d’échanger avec quelqu'un qui oriente leur action est bénéfique, car il s’agit d’un transfert entre deux êtres humains. Au fil de la discussion, de l'engagement, cela devient un engagement mutuel. Aujourd'hui, ils sont plusieurs à mentorer les gens dans son entreprise. 

 

J.-P. B. : Il mentionne une autre manière de s’engager : faire le bénévolat des compétences au profit des associations solidaires (ESS). Selon lui, il s’agit dans ce cas d’une relation tripartite, gagnant – gagnant, car les bénévoles sont riches en compétences et en quête de sens et les associations sont riches en sens et en quête de compétences. Passerelles et Compétences est une association nationale qui permet à tous de mettre ses compétences au service d'associations à vocation solidaire ayant besoin d'un appui ponctuel.

Les missions des bénévoles de cette structure sont extrêmement flexibles, on peut s’engager entre 3 heures et 6 mois. Il s’agit d’un booster pour son CV, on développe beaucoup de compétences. Il existe aussi le bénévolat de gouvernance : comme les associations fonctionnent comme des entreprises, elles sont bien structurées, on peut donc faire du bénévolat au sein d’un Conseil d'Administration. 

 

I.S. : La dimension de réseautage paraît importante dans tous ces témoignages. Est-ce que l'engagement peut être un atout dans la carrière ? 

 

M. D. : En tant que recruteurs, nous sommes très attentifs concernant les CVs, on regarde beaucoup les rubriques qui mentionnent les soft skills. Le bénévolat, l'engagement, permettent de développer ces soft skills très recherchées en entreprise. Sur un CV, on va s'attacher au parcours, mais aussi à d'autres petites lignes, le sport, la musique, le bénévolat. Le bénévolat et l'engagement véhiculent des valeurs très nobles, car cette activité apporte des compétences transverses. Cela permet à une personne de grandir. 

Soft skills sont des compétences qui impliquent le sens du relationnel, tout ce qui fait qu'on arrive à vivre dans une société. Un bon entretien est celui qui a été préparé, quand on voit que le candidat est à l'aise et a beaucoup de choses à exprimer. 

A Groupama, comme c'est une mutuelle, on partage les valeurs de mutualisme, de la proximité, de l'engagement et de la responsabilité. 

 

I.S. : Dans vos expériences professionnelles, avez-vous mis en avant l'engagement ? 

 

M.-E. N. : Quand elle a lancé son agence, elle n’avait pas de références, donc elle a mis en valeur les compétences acquises en bénévolat, par exemple en tant qu’attachée de presse bénévole. Cela lui a permis d'avoir les clients qui lui ressemblent en termes de valeurs, c’est-à-dire des clients bienveillants. Par rapport au recrutement, elle est touchée par les parcours avec les expériences de bénévolat.

 

M.D. : Il y a 3500 salariés de Groupama en Grand Est, ils ont des élus qui sont 1500 personnes, qui ont un poids institutionnel, car ils participent aux décisions. En RH, ils signalent des personnes en difficulté à accompagner. Elle est totalement au courant des valeurs de l'engagement dans le recrutement. 

 

I.S. : L'ESS est une option intéressante pour ceux qui veulent s'engager, car il y a une gouvernance spécifique, on a une utilité sociale et nos actions ont un impact.

 

I.S. : Pourriez-vous nous parler de la valorisation de bénévolat dans votre parcours ? 

 

O.P. : Il prépare beaucoup de gens pour les entretiens, et il reconnaît que les engagements associatifs sont très importants aujourd'hui. Pour un recruteur, il primordial de savoir les réponses aux questions telles que « Qui êtes-vous ? Est-ce que l'entreprise a envie de travailler avec vous ? Est-ce que vous allez vous intégrer dans cette entreprise ? », d’où la nécessité de mettre son engagement en avant dans ses documents de recrutement, cela permet de voir si le candidat a des valeurs communes avec l'entreprise.

 

I.S. : L’engagement est la preuve du savoir-être, de l'aspect humain, de la capacité de s'intégrer. La génération Y veut avoir du sens dans son travail. L'engagement permet d'avoir un impact positif. L'ESS (L’Economie Sociale et Solidaire) : est-ce que c'est quelque chose qui vous paraît émerger ? 

 

FB: Activ'Action existe depuis 7 ans, ils sont 50 personnes aujourd'hui. Les profils chez eux sont très diversifiés, ils incarnent le monde de demain. Il y a énormément des postes dans l’ESS. On s’engage dans cette filière car parfois on a des valeurs que l'on souhaite transmettre, on veut avoir un impact social, parfois on se réoriente, car on a besoin d'un sens. L’ESS permet de s'engager ensemble, porter cet engagement collectif. 

 

O.P. : Aujourd’hui, on est dans un monde complexe, il y a une nécessité d’engagement sociétal, car les problèmes ne peuvent pas toujours être réglées par la politique. Les gens engagés pallient les manques. Depuis 16 ans, NQT a aidé 17 000 personnes, l’association a reçu un énorme feedback, les gens veulent s'engager à leur tour et aider quelqu’un.

 

Questions du public : 

 

Je fais partie d'une association de loi 1901 qui a pour but de promouvoir la diversité et l'éducation dans les milieux du jeu vidéo et je me demandais, est-ce que toutes les associations (ou tous les types d'associations) peuvent être mises en avant sur un CV ou lors d'un entretien ?

 

M.D. : Il faut adapter le CV au poste, tout peut être mentionné si ça a du sens, il faut penser au message que l'on envoie à notre recruteur. 

 

Bonsoir, que doit-on savoir pour s'orienter et ouvrir une structure sociale et solidaire ?

 

O.P. : Il est nécessaire de comprendre comment ça se finance, il est important d’être engagé avant ; se rapprocher d'une structure pareille et voir comment ils font. C’est pareil pour chaque société, il faut se poser les questions telles que « Quel est mon but, est-ce qu'il y a un financement, est-ce que je connais des personnes qui pourraient être mes bénévoles éventuellement ». 

 

J.-P. B. : Il faut éviter de prendre le monde associatif comme une panacée, il faut être réaliste. 

 

I.S. : Dans le monde associatif on peut avoir de mauvaises expériences aussi, on peut aussi être engagé en tant que salarié. 

 

Vous est-il arrivé de recruter une personne sur un coup de cœur lié à son engagement ?

 

M.D. : Oui, la personnalité est façonnée par ce qu'elle a connue, il y a des personnes qui nous transportent, qui nous font rêver.

 

Peut-on être accompagné par un mentor ? Je suis engagée dans un csc membre du CA et du bureau, et effectivement il y a des luttes de pouvoir et de la désinformation qui freine la participation des bénévoles. 

 

J.-P. B. : On a des associations qui nous confient ce genre de missions. Des adhérents, des bénévoles, des salariés, un conseil d'administration : l'organisation n'est pas toujours facile. Poser ses questions en CA, c'est fort utile, car cela permet de relancer une dynamique. Il faut remonter à la base et faire émerger les choses. 

 

Vous parliez tout à l'heure de "validation d'acquis", comment cela se déroule dans une association ? Doit-on s'adresser directement aux responsables de l'association ou y a-t-il une structure ou un site officiel pour procéder à cette validation d'acquis ? 

 

Nathalie Hennebelle : Pour la validation des acquis d'expérience, je vous invite à consulter le service de l'Université : https://vae.unistra.fr/

 

Peut-on valoriser ses activités de bénévolat dans le dossier de carrière, ou pour obtenir un congé de formation... En tant qu'un enseignant-chercheur (pour changer de classe).

 

O.P. : Oui, bien sûr, en lien avec les compétences recherchées. 

 

Corinne Bornert : On ne peut pas les faire valoir dans un dossier d'avancement de carrière à l'Université (concernant la fonction publique). 

 

 

La conclusion : I.S. : J'espère que ça vous a donné envie de vous engager, j'espère que cette rencontre vous a permis de vous rendre compte de la valeur de l'engagement. 

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