Quel avenir pour la ressource en eau en zone de montagne ?
Enjeu vital pour la société, le suivi de la gestion et de la qualité des ressources en eau est au cœur de cette 1ère manifestation des Rencontres Alumni 2019. Le 14 février à l’amphithéâtre du Collège doctoral européen de l’Université de Strasbourg, trois intervenants, un modérateur et un public curieux se sont rassemblés pour une conférence-débat, initiatrice du dialogue entre l’université et le monde socio-économique.
« Ce sont des préoccupations locales mais avec des enjeux mondiaux » souligne Marie-Claire Pierret-Neboit, géochimiste au LHyGeS* et première intervenante de la rencontre. En ville, l’eau est stockée dans un château d’eau mais en zone de montagne, le réservoir naturel est appelé aquifère. La population est uniquement approvisionnée par cette ressource qui est impactée par l’activité humaine. Les éléments alors connus de recharge et de circulation de l’eau sont altérés : la sécheresse est plus longue, le manteau neigeux diminue. L’impact du changement climatique soulève donc la question de la pérennité de la ressource en eau et de sa qualité.
Le bassin versant du Strengbach, représentatif des zones de montagnes, est étudié depuis 1986 par l’OHGE**. Cette analyse pluridisciplinaire et multi-échelle (spatiale et temporelle) permet d’observer les perturbations subies par ce milieu naturel. Toutefois, certains phénomènes spécifiques comme les crues ou les sécheresses ont besoin d’un suivi continu pour être correctement analysés. La géochimiste justifie : « plutôt que d’envoyer quelqu’un sur place et de ramener les analyses à Strasbourg, on va essayer d’avoir un laboratoire ».
Un défi technologique
En 2017, le Riverlab, laboratoire d’analyse local, est construit en collaboration avec la société familiale : Endress Hauser France. « On a créé un laboratoire dans une zone montagneuse » confie Frédéric Koch, chef de projet et responsable du projet Riverlab, « c’est un défi technologique puisqu’on est dans des conditions particulières ». Ce laboratoire qui traite les données, les filtre et les analyse est autonome en électricité pour éviter les coupures de courant. Cela permet de maintenir un environnement sain et climatisé pour les appareils d’analyse sensibles comme les chromatographies. Toutes les mesures sont localement stockées mais également disponibles à distance pour être directement étudiées à l’université.
L’interface
Selon Frédéric Koch : « les contraintes de la recherche sont traduites en solutions technologiques ». L’entreprise offre à la recherche scientifique des solutions pour améliorer la productivité et diminuer les coûts. Grâce au Riverlab, des éléments prélevés de nuit sont étudiés pour la première fois et de nouvelles analyses sont effectuées. L’installation de ce laboratoire local est également un atout pour l’entreprise qui retient de nombreux enseignements de cette expérience et prévoit déjà des améliorations pour ses autres Riverlab.
« C’est la coopération du monde de la recherche et le monde de l’entreprise » soutien Matthieu Bauer, responsable du marché environnement et énergie d’Endress Hauser France. Ce projet est un bel exemple de collaboration associant universitaires et professionnels.
Louise Guy
Liens utiles :
http://hydrocrizsto.unistra.fr
https://www.fr.endress.com
https://www.fr.endress.com/fr/groupe-endress-hauser/nos-realisations/surveillance-zone-critique
Projet CRITEX : https://www.critex.fr/
LHyGeS* : Laboratoire d'Hydrologie et Géochimie de Strasbourg
OHGE** : Observatoire Hydro-Géochimique de l'Environnement
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