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Jean-Olivier Guintran, médecin globetrotter contre le paludisme

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Faculté de médecine, maïeutique et sciences de la santé

Actualités des groupes

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26/07/2017

Jean-Olivier Guintran, diplômé de la Faculté de médecine de Strasbourg a choisi l’expatriation à partir des années 2000. Après la médecine humanitaire en Afrique, il est devenu expert du paludisme et participe à son éradication dans certaines régions du Monde comme le Vanuatu et le Cambodge.

Il dit lui-même qu’il n’a pas trouvé sa place en France, qu’il se sentait plus utile à l’étranger. « Je fais partie des médecins issus de la fac qui n’a guère apprécié exercer la médecine généraliste en France ». Durant ses études de médecine de 1984 à 1994 à l’Université de Strasbourg, son attirance pour l’ailleurs l’incite déjà à effectuer son internat à la Réunion. Originaire du Sud, il garde beaucoup de bons souvenirs de Strasbourg, ses stages hospitaliers aux hospices civils, dans les imposants bâtiments de l’époque allemande, l’ont particulièrement marqué.

De l’humanitaire à la santé publique internationale

Par « goût accru du voyage », il s’oriente vers l’humanitaire après son diplôme et part en mission en Angola, pour Médecins Sans Frontières. Pendant trois ans, il est confronté aux situations d’urgence, aux épidémies, « aux pires catastrophes ». « C’est usant, même si c’est passionnant. Il faut être jeune. J’avais parfois l’impression de boucher un trou sans fin. J’ai eu envie de prévenir ce genre de catastrophes, je pensais être efficace pour plus de personnes. »

Partant de cette réflexion, il s’oriente vers la santé publique internationale et s’engage pour l’Organisation Mondiale de la Santé dès 2003, pour des missions de 2 à 5 ans, en Afrique de l’Est, au Vanuatu et, depuis 2016, au Cambodge. Il s’est spécialisé dans la lutte contre le paludisme et a connu deux contextes bien différents. En Afrique, il n’était pas question de l’éradiquer, mais de tout faire pour sauver les enfants qui « en meurent par milliers ». Contrairement au Vanuatu et au Cambodge, où plus aucun n’habitant n’en meure. On dénombre 70 000 cas de paludisme par an, pour une population de 14 millions d’habitants.

« Changer de vie à chaque fois »

A Phnom Penh, sa mission est d’éliminer le paludisme d’ici 2030. Et pour cela, il est le partenaire du ministère de la santé. Il l’accompagne dans la définition de la stratégie (traitements, prévention, surveillance, interventions…), dans la planification, la gestion et la mise en œuvre du programme. « C’est un rôle très technique et assez bureaucratique. Je vais aussi sur le terrain, participer à la mise en œuvre des actions avec les acteurs : ministères, infirmiers, centres de santé, ONG… ». Le parasite, encore présent dans certaines zones reculées, devient résistant au médicament, l’enjeu est de l’éradiquer avant que la résistance ne se propage, précise-t-il. Le périmètre concerne les cinq pays du Mekong.

Pour les étudiants en médecine qui seraient attirés par l'humanitaire, il souhaite préciser que « ce n’est pas un métier, mais une expérience ponctuelle. Quant au domaine de la santé publique internationale, « les besoins diminuent car les pays du Sud deviennent presque tous autonomes ». 

Il restera ici plusieurs années, avant de continuer sa route dans un autre pays. « Ce qui me motive, c’est la rencontre, l’étranger, vivre dans une autre culture. Je suis passé de l’Afrique à l’Asie... On a l’impression de changer de vie à chaque fois, d’avoir plusieurs vies » confie-t-il.

Propos recueillis par Stéphanie Robert

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